Sermon du vendredi 14 novembre 2014, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Baitul Futuh à Londres.

Je citerai [pour le sermon] d’aujourd’hui des récits du deuxième Calife (r.a.) qui nous éclairent sur diverses facettes de la vie du Messie Promis (a.s.) ainsi que certains aspects notables de la vie du deuxième Calife (r.a.) lui-même.

Il raconte, entre autres, qu’il n’avait pas cru dans le Messie Promis (a.s.) parce que celui-ci était son père. « A l’age de onze ans, dit-il, j’ai pris la ferme résolution d’abandonner le toit familial, si suite à mes recherches, j’aurais découvert qu’il est un imposteur, que Dieu nous en préserve. Mais j’ai compris qu’il était véridique, ma foi en lui s’est accrue et lorsqu’il a quitté ce monde ma certitude s’est renforcée davantage. Quand je lui ai prêté allégeance vers l’âge de dix ans j’ai été porté par tout un flot de sentiments que je ne peux décrire. »

Il raconte aussi comment le Messie Promis (a.s.) l’encourageait à prier alors qu’il était tout enfant : « Dieu avait révélé au Messie Promis (a.s.) : « J’exaucerai toutes tes prières sauf celles qui concernent tes partenaires. » Lors du procès intenté par Henri Martin Clark, alors que je n’avais que neuf ans, le Messie Promis (a.s.) me demandait de prier pour lui. Il faisait la même requête à ses serviteurs et à ses servantes. Si lui, à qui Dieu avait révélé que toutes ses prières seront exaucées, croyait nécessaire de demander aux autres de prier pour lui, imaginez à quel point le commun des mortels devrait être attentif à cet égards.

La révélation susmentionnée concerne un procès que d’aucuns ignorent peut être. Le Messie Promis (a.s.) priait pour le procès intenté par certains de ses partenaires, c’est-à-dire ses proches, concernant un patrimoine dans lesquels ils voulaient des parts. Mirza Ghulam Qadir Saheb, le frère du Messie Promis (a.s.) avait intenté ce procès au nom de toute la famille. La partie adversaire comprenait un représentant de l’état qui était aussi apparenté à la famille du Messie Promis (a.s.). Mirza Ghulam Qadir Saheb était convaincu qu’il remportera le procès : le litige concernait des biens qui était à leur disposition depuis plusieurs générations et qui l’était encore jusqu’au moment du procès. Mais quand le Messie Promis (a.s.) a prié il a reçu la révélation évoquée plus haut, à savoir « J’exaucerai toutes tes prières sauf celles qui concernent tes partenaires. »

Sur ce il avait conseillé aux membres de sa famille de ne pas gaspiller leur argent sur les avocats et le procès, car de toute manière ils n’auraient pas gain de cause. Mais son frère était, quant à lui, convaincu du contraire.

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Le verdict rendu par l’instance inférieure était en sa faveur, mais il a perdu le procès quand il y a eu appel à l’instance supérieure. Le Messie Promis (a.s.) a dit : « Comment avoir gain de cause quand Allah avait clairement prédit le contraire ? »

Le deuxième Calife (r.a.) a aussi conseillé des médecins en référence à ce récit. [Ici au Royaume-Uni] tout un conseil de médecins prend en charge les malades qui sont dans un état grave. Il en est de même au Pakistan et dans d’autres pays. Mais certains médecins croient, à tort, qu’ils n’ont pas besoin du conseil des autres quand ils ont un patient entre les mains. Hadrat Sarah Begum, l’épouse du deuxième Calife (r.a.) est décédé lors d’un accouchement. C’est dans ce contexte que le deuxième Calife (r.a.) disait que les médecins doivent demander l’avis de leurs collègues. Si le médecin traitant l’avait fait dans ce cas, on aurait pu sauver une vie.

Quoique Dieu avait promis d’exaucer toutes les prières du Messie Promis (a.s.) celui-ci demandait quand même aux autres de prier pour lui. De même, on doit certainement demander conseils et prières quand on en a besoin dans l’exercice de sa profession.

Un jour le Dr Mirza Yacoub Beg a informé le Messie Promis (a.s.) de la visite d’un ancien juge hindou, qui voulait le rencontrer. Le Messie Promis (a.s.) a dit au médecin que lui et son fils Mahmood étaient tout deux malades. « Mais je suis plus inquiet pour Mahmood. Traitez le avec beaucoup d’égards », avait dit le Messie Promis (a.s.). Il avait oublié sa propre maladie et se souciait de son fils, qui allait être, plus tard, le Réformateur Promis.

On connaît aussi le fameux procès du mur qu’on avait intenté à l’époque du Messie Promis (a.s.). Certains membres de sa famille, qui lui étaient hostiles, avaient érigé un mur pour interdire l’accès à la mosquée. Le deuxième Calife (r.a.) raconte à ce propos : « Je me rappelle durant mon enfance que certains membres de notre famille enfonçaient des pieux dans la ruelle menant à la mosquée afin de faire trébucher les invités qui l’empruntaient la nuit. Quand nous les enlevions ils se disputaient avec nous. Je me souviens aussi du mur ériger par la partie adverse devant la mosquée Mubarak. Certains ahmadis, forts en colère, ont voulu le démolir, mais le Messie Promis (a.s.) nous a conseillé d’être patients et de respecter la loi. »

« Dès mon enfance, relate le deuxième Calife (r.a.), j’étais récipiendaire de rêves vrais par la grâce de Dieu. J’avais vu en rêve qu’on démolissait le mur brique par brique et on eu aurait dit qu’il avait plu avant cet incident. J’avais aussi vu que le premier Calife venait de la mosquée. » Cette scène s’est réalisée à la lettre quand nous avons remporté le procès et quand on a commencé à démolir le mur. Ce jour-là il avait plu et le premier Calife est retourné de la mosquée après son Dars quand on était en train de démolir le mur. J’étais, moi aussi, debout là-bas. J’avais informé le premier Calife à propos de mon rêve avant son accomplissement. En me il a observé: « Mian, ton rêve s’est accompli aujourd’hui. »

Le deuxième Calife (r.a.) raconte qu’à la même époque les ennemis du Messie Promis (a.s.) avaient fait sceller la porte de la mosquée. Le Messie Promis (a.s.) avait placé des rideaux dans sa maison : il y faisait traverser les fidèles pour les mener vers la mosquée. D’aucuns passaient par le toit en faisant un grand détour. La voie était fermée pour un an ou quelques mois. Il y a eu un procès par la suite et Allah a fait démoli le mur. »

Ceux qui visitent Qadian aujourd’hui peuvent y voir des rues très larges par la grâce de Dieu.

Le deuxième Calife (r.a.) raconte aussi comment le Messie Promis (a.s.) consolait des enfantsIl dit : « Quand ma mère était en colère contre moi elle disait souvent : « Sa tête est très petite. » Je me souviens que le Messie Promis (a.s.) répondait à ses remontrances en ces termes : « Ce n’est pas grave. Le grand avocat Rattigan, connu dans le pays tout entier pour ses compétences, avait lui aussi une petite tête. Avoir une grosse tête n’est pas signe d’intelligence. Si l’on prive ses enfants de connaissance et de discernement, ils ne seront pas intelligents même s’ils ont de grosses têtes. Celui qui n’a pas assez de matière grise pour comprendre Dieu et Son Prophète ou le Coran, n’obtiendra aucun savoir. L’essentiel est de comprendre les commandements de Dieu et de son Prophète (s.a.w.). Ce sont ces vérités qui éclairent l’entendement. »

Le Messie Promis (a.s.) enjoignait [les membres de sa famille et de sa communauté] à être fidèle envers l’état. « Je respectais cette injonction à la lettre tant et si bien qu’il y avait des discordes à ce propos entre moi, mes amis proches, voire certains leaders de notre djama’at. », raconte le deuxième Calife (r.a.) D’aucuns aiment se complaire dans ces débats, disant qu’il ne faut point obéir aux ordres de l’état dans tel ou tel domaine. Sachez qu’il faut respecter toutes les injonctions de l’état sauf quand ce dernier nous ordonnent d’enfreindre les lois de la shariah.

Le deuxième Calife (r.a.) raconte que le Messie Promis (a.s.) disait que l’état britannique était une miséricorde de la part de Dieu. « Néanmoins cela ne voulait point dire que tous les citoyens de cette nation sont vertueux et proches des enseignements de l’Islam, ajoutait-il. Il s’y trouve parmi eux des oppresseurs, des usurpateurs, des fieffés pécheurs et ceux qui commettent tous les vices imaginables et on trouve pareilles gens dans les autres nations. Il s’y trouve aussi dans la société britannique de nobles gens comme on en trouve dans les autres peuples. La source de miséricorde est que l’état [britannique] s’immisce très peu dans les libertés individuelles de ses citoyens. Ainsi là où il n’y a pas ingérence de l’état nous avons l’occasion d’établir les préceptes de l’Islam. C’est là une grâce de Dieu qu’Il nous a placé sous [l’autorité] d’une nation pareille. » Le Messie Promis (a.s.) disait cela à l’époque du règne de la couronne britannique en Inde.

Récemment s’est tenu la conférence sur la paix [ici au Royaume-Uni] et un journaliste avait remarqué que la situation [des ahmadis ici] était peut être la même [qu’au Pakistan.] Je lui ai répondu que l’état britannique ne se mêle pas des pratiques cultuelles et nous ne pouvons affirmer que notre situation est la même qu’au Pakistan ou dans ces pays où des restrictions sont imposées sur les ahmadis.

Le deuxième Calife (r.a.) ajoute à ce propos : « Il se peu fort bien que les nazis ou les fascistes soient meilleurs que les Anglais dans certains domaines. Peut-être qu’ils auraient craint Dieu davantage ou qu’ils auraient été plus équitables, mais ils ne nous auraient pas donné cette grande liberté individuelle accordée par les Britanniques. Ils auraient été bons pour les individus, mais nuisibles pour la communauté. Sans l’établissement d’un état islamique on ne pourra pas appliquer dans toute leur plénitude les préceptes de l’Islam. Le Messie Promis (a.s.) affirmait que le régime britannique est une miséricorde parce qu’il protège les libertés individuelles. Cela ne veut point dire qu’il est plus équitable que les autres états. La nation britannique mérite nos éloges pour la seule raison qu’elle ne permet pas à ses gouvernants de s’immiscer dans les affaires personnelles des citoyens. »

Le deuxième Calife (r.a.) explique que les prophètes sont très reconnaissants pour les moindres services [rendus à la foi]. Le Messie Promis (a.s.) passait des nuits blanches quand ses livres partaient à l’imprimerie. Au beau milieu de la nuit il prenait en personne les épreuves que lui apportaient les scribes, les remerciant à profusion, leur disant qu’ils se donnaient beaucoup de peine et priant qu’Allah les en récompense. Il était très reconnaissait à leur égard en dépit du fait que lui même passait toute la nuit à travailler. En de nombreuses occasions je me suis endormi pendant qu’il travaillait, quand [au beau milieu de la nuit] j’ai ouvert les yeux il travaillait encore et il le faisait toujours jusqu’au matin. Certes les autres aussi oeuvraient pour la cause de Dieu, mais le Messie Promis (a.s.) ressentait la peine qu’ils se donnaient, pour la simple raison que les prophètes de Dieu sont très reconnaissants. »

Les compagnons du Messie Promis (a.s.) faisaient preuve d’une grande déférence à son égard compte tenu de son statut. Dans un de ses sermons le deuxième Calife (r.a.) recommandaient aux jeunes ahmadis de respecter les convenances et les étiquettes de l’Islam en disant : « J’ai constaté, malheureusement, que l’on n’enseigne pas à nos jeunes le savoir-vivre que prône l’Islam. Certains jeunes s’enlacent sans aucune gêne devant moi ignorant que pareilles pratiques sont condamnables. Leurs parents et leurs enseignants ont négligé leur éducation à cet égard bien que ces choses ont un effet profond sur la vie de l’homme. L’éducation impartie par certaines personnes m’a profondément influencé jusqu’à présent et je prie spontanément pour elles quand ces souvenirs resurgissent dans ma mémoire. Un jour je me suis accoudé sur l’épaule d’un garçon et Master Qadir Baksh, le père de Maulvi Abdur Rahim Dard m’a réprimandé disant que c’était là une pratique condamnable. J’avais 12 ou 13 ans à l’époque, mais quand je me remémore cette scène je prie pour lui.

Ma mère était originaire de Delhi. Dans cette métropole et même à Lucknow on utilise le prénom ourdou « toum » (l’équivalent du « toi » ou « tu » du français) quand on s’adresse aux autres. Certes le pronom « Aap » (vous) [par respect] est essentiel on s’adresse à un aîné, mais étant donné qu’il n’y avait à Qadian aucun aîné de notre mère, nous ne l’avons jamais entendu utiliser ce pronom ce qui fait que jusqu’à l’âge de dix ou onze ans j’utilisais le pronom « tu » quand je m’adressais au Messie Promis (a.s.). Il y avait un certain Muhammad Ayyub de Muradabaad, qu’Allah lui pardonne et exalte son statut, qui m’a corrigé à cet effet. Un jour, alors que nous étions à Gurdaspur pour un procès, je me suis adressé au Messie Promis (a.s.) en utilisant le pronom « tu ». Sur ce Muhammad Ayyub m’a appelé dans un coin pour me dire : « Vous êtes le fils du Messie Promis (a.s.) et nous vous devons respect. Mais sachez que l’on utilise le pronom « tu » pour ceux de son âge et non pas pour les aînés. Je ne tolère point que vous vous adressiez ainsi au Messie Promis (a.s.). » Voilà la première leçon qu’il m’a donné à cet effet. »

Nous devons tous être très vigilants quant au respect des convenances islamiques. Cela concerne en particulier les jeunes qui apparaissent dans les émissions de la MTA, émissions qui sont en générale très bonnes. Mais il y en a une qui est produite à Rabwah et dans laquelle apparaissaient un missionnaire et un waqf-i-zindagi. La manière de s’asseoir dans cette émission est incorrecte : l’on s’asseyait sur des chaises en écartant les jambes, tout en se balançant à droite et à gauche. Il y avait manque de dignité et l’on ne portait pas de chapeau non plus. On ne peut tolérer que pareille émission soit produite à Rabwah et à l’avenir les responsables de la MTA du Pakistan doivent faire preuve d’une plus grande vigilance. Certes l’émission en soit peut être de qualité : mais si le présentateur est mauvais l’on ne va jamais la diffuser et c’est pour cette raison que j’ai arrêté sa diffusion. Les missionnaires en particulier doivent être très vigilants à ce propos : ils ont un certain statut à préserver. L’on peut tolérer pareil comportement de la part d’un jeune de ce monde, mais pas dans le cas d’un missionnaire. Tout le monde avait le même ressenti, à savoir qu’en dépit du fait que l’émission venait de Rabwah l’on n’y respectait pas les convenances de l’Islam.

Le deuxième Calife (r.a.) raconte : « Durant ma jeunesse je jouais au foot et à d’autres jeux. D’aucuns avaient introduit le cricket à Qadian et ils avaient formé des équipes. Un jour un des leurs m’a demandé d’inviter le Messie Promis (a.s.) pour venir jouer au cricket. Le Messie Promis (a.s.) était, à l’époque, en train d’écrire un livre. Quand je lui ai annoncé le but de ma visite, il a posé sa plume et a dit : « Ta balle à toi ne va pas sortir hors du terrain de jeu. Je suis, quant à moi, en train de jouer un jeu dont la balle atteindra les quatre coins du monde. »

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